Big Jump 2025 aux Gravières du Puy-Sainte-Réparade.
Un plongeon symbolique
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Ce dimanche, comme chaque année depuis maintenant six éditions, notre association a organisé une nouvelle édition du Big Jump sur la rive gauche de Durance, au Puy-Sainte-Réparade. Un rendez-vous modeste en nombre — 7 participant.e.s dont des jeunes générations — mais porteur d’un message puissant : redonner aux rivières leur droit d’être baignables, vivantes et respectées, partout en Europe. Face aux reculs législatifs, comme la récente loi Duplomb qui affaiblit la protection des eaux contre les pesticides, il est urgent de maintenir une vigilance citoyenne et indépendante. Notre engagement demeure.
Le Big Jump, loin d’un événement festif ou commercial, est pour nous un acte d’alerte et de pédagogie. Le lieu choisi, l’ancien site industriel d’extraction des Gravières, dont nous avions fait une visite pour Assomayage, dans le cadre de notre présence à l’exposition Durance 360, nous paraissait l’endroit idéal pour héberger des échanges riches sur les aménagements toujours trop nombreux. l’état de la rivière, la qualité de son eau, et les menaces persistantes : pesticides, microplastiques, polluants éternels (PFAS),
En contraste, nous avons récemment observé une manifestation organisée par le SMAVD, réunissant un public bien plus nombreux. Hélas, cette affluence s’est accompagnée d’embarcations en surnombre, de déchets plastiques à usage unique, et de comportements peu respectueux du caractère du lieu. Malgré les bonnes intentions, Durance y semblait réduite à un décor, oubliant qu’elle est avant tout un écosystème fragile.
Nous déplorons également la présence continue de décharges sauvages et d’odeurs persistantes, dans cette zone classée Natura 2000, pourtant censées être exemplaires en matière de protection environnementale.
Signalétique : au Puy, l’oubli de la pédagogie
Ce qui frappe au Puy-Sainte-Réparade, c’est l’absence quasi totale de signalétique de l’histoire du site. Les zones sont rebaptisées naturelles et aucune indication n’est donnée sur la transformation du site ni expliquer pourquoi certaines zones sont interdites à la baignade. Le visiteur, non averti, ne perçoit pas les enjeux. À titre de comparaison, la commune de Monêtier-les-Bains a fait un choix radicalement différent. Sur un site similaire, issu d’anciennes extractions, les promeneurs sont accueillis dès l’arrivée par un panneau clair et pédagogique, expliquant l’origine des plans d’eau. Un simple geste qui change tout : rendre visible ce qui est muet.
"UN SITE EXCEPTIONNEL"
“La création de ces plans d'eau s'est faite afin de récupérer des matériaux pour surélever la route voisine qui relie le village du Casset à celui du Monêtier-les-Bains.”
Une rivière à défendre, pas à consommer
Notre Big Jump n’a rien d’un loisir de masse. C’est un acte militant, une plongée consciente, à visage découvert, pour rappeler que les rivières d’Europe ont droit à une eau claire, une vie, une protection forte. À l’opposé, les opérations institutionnelles qui transforment Durance en vitrine touristique nous inquiètent. Ce type de mise en scène, malgré leurs habillages communicationnels, occulte l’essentiel : la rivière n’est pas un produit, mais un bien commun à préserver.
Violaine Barrois
