SOS Durance Vivante vous propose cet atlas (2023) des pesticides

Faits et chiffres sur les substances chimiques toxiques dans l’agriculture

 

 

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Extrait :

Sur les fruits et les légumes, dans le vin et le miel, sur l'herbe des terrains de jeu, dans l'urine et même dans l'air, on trouve partout des traces de pesticides utilisés dans l'agriculture. En 1962, la biologiste Rachel Carson publie un ouvrage mondialement connu, Printemps silencieux, dans lequel elle décrit les effets néfastes de l'utilisation des pesticides, et le travail de désinformation de l’industrie. Ses écrits ont été déterminants pour le mouvement écologiste et a conduit à l'interdiction de produits chimiques hautement toxiques tels que le DDT.[.]

Aujourd'hui, soixante ans après la publication du livre de Carson, des quantités de pesticides plus importantes que jamais sont utilisées dans le monde entier, malgré des règles d'homologation plus strictes et des accords volontaires et contraignants sur leur manipulation.[.]

Cet Atlas est le fruit d’une coopération entre la Fondation Heinrich Böll, Friends of the Earth Europe, BUND et le Pesticide Action Network Europe, et sa version française, enrichie de plusieurs chapitres, est publiée par le bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll et La Fabrique Écologique. Vous y trouverez des faits et chiffres, des graphiques et cartes qui visent à alimenter le débat et à contribuer au développement de solutions alternatives.[]

c’est bien une approche systémique qu’il faut adopter : se passer des pesticides demande de repenser l’ensemble du système agricole et alimentaire. Nous espérons que cet Atlas saura être un terreau fertile pour permettre à de nouvelles initiatives soutenues par des politiques publiques de fleurir, en apportant du grain à moudre au débat démocratique indispensable autour des pesticides.[.]

Chaque année, une partie de la production agricole mondiale est perdue à cause des organismes nuisibles et des agents phytopathogènes. Les pesticides ont été conçus pour éviter ces pertes de rendement, mais ils ont parallèlement créé de nouveaux problèmes.[.]

Les pesticides ne restent pas aux endroits où ils sont appliqués, ils contaminent l’environnement et contribuent à déséquilibrer les écosystèmes. De nouvelles recherches montrent même qu’ils participent à la pollution aux microplastiques lorsque leurs principes actifs sont volontairement encapsulés pour ralentir leur libération. Il est donc primordial que les autorités, partout dans le monde, informent les agriculteurs et les agricultrices des dangers de ces substances, prennent des mesures pour les protéger et leur donnent les moyens de mettre en œuvre des solutions alternatives viables. Les idées en ce sens ne manquent pas, même si la recherche sur des sujets comme la lutte écologique contre les organismes nuisibles reste insuffisamment financée.[.]

Le marché mondial des pesticides est en pleine expansion et seule une poignée de sociétés se le partagent. Elles investissent de plus en plus dans les pays du Sud où ces substances sont moins strictement réglementées.[.]

La croissance ininterrompue du marché mondial des pesticides, de 4 % par an en moyenne, est principalement due aux ventes dans ces régions du monde. L’Afrique reste la moins grosse consommatrice avec une moyenne inférieure à 0,4 kg par hectare de terre cultivée contre environ 2,6 kg dans le reste du monde, mais le continent commence à rattraper son retard : l’industrie l’a depuis longtemps identifiée comme son marché le plus porteur. Plus l’industrie agricole se développe dans cette région du monde, plus l’utilisation de pesticides extrêmement dangereux augmente.[.]

L’Union européenne est l’un des plus grands marchés de pesticides au monde. Les politiques destinées à réduire leur utilisation n’ont pas été couronnées de succès jusqu’à présent. Le manque de données standardisées rend le suivi et les comparaisons difficiles.[.]

En 2020, la Commission européenne a présenté sa stratégie « De la ferme à la table » et sa stratégie en faveur de la biodiversité. L’un des objectifs est de réduire de 50 % d’ici 2030 l’utilisation des pesticides et les risques qui leur sont associés et de réduire de moitié également l’utilisation des pesticides particulièrement dangereux sur la même période. La diversité des modes d’utilisation de ces substances dans l’UE semble en effet constituer un frein empêchant les États membres de se mettre d’accord sur les efforts à fournir au niveau national. Les changements apportés par ce nouveau cadre législatif pourraient en outre permettre un meilleur suivi de l'usage

des pesticides pour la production alimentaire en Europe –quel pesticide, où, quelle quantité et à quelle fréquence– données dont on ne dispose toujours pas à ce jour.[.]

Avant d’être mis sur le marché, les pesticides doivent respecter un processus d’approbation lors duquel sont testés leurs impacts sur la santé humaine et l’environnement. Toutefois, leurs effets indirects sur les chaînes alimentaires et la biodiversité sont peu étudiés,pas plus que les effets des mélanges de pesticides, difficiles à prévoir.[.]

Autre aspect important négligé par les évaluations des risques pour la nature : le fait que la plupart des cultures sont traitées non pas avec un seul pesticide, mais avec plusieurs pesticides chaque saison. Les effets de ces mélanges sur l’environnement sont encore largement inconnus, mais les preuves s’accumulent indiquant qu’ils sont plus prononcés que ceux des substances utilisées seules. Du fait de ces importantes zones d’ombre, les pesticides ne peuvent être considérés comme sûrs pour l’environnement.[.]

Chaque année, 385 millions de personnes sont victimes d’empoisonnement par les pesticides.Les Nations unies cherchent à améliorer la manipulation de ces produits au niveau mondial afin d’éviter les dommages, mais font face à un manque de réglementation efficace.[.]

Depuis 15 ans, les plans destinés à enclencher une réduction de l’usage des pesticides en France se sont succédé. Mais le constat est sans appel : les objectifs sont très loin d’être atteints. Pourtant, les principaux verrous ont été identifiés et documentés, mais les pressions font rage à chaque annonce de réduction ou d’interdiction d’une substance. [.]

 

Carte d'utilisation des pesticides en France

 

Article dans la presse (France info)

 

France inter

 

Reporterre.net

 

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