Balade Mai 19

Balade en Durance – La Grande Bastide – 19 mai 2019

Joomla Gallery makes it better. Balbooa.com

 


Note après la balade
12 adultes, deux enfants et un bébé ont suivi la balade. Quatre personnes se sont désistées.
Temps humide, mais la pluie nous a épargnés, le printemps relativement pluvieux a été
propice à l’observation d’une flore riche.
La carte IGN au 1 : 25 000 Pertuis/Lourmarin 3243 OT permet de voir où se situe la Grande
Bastide et les détails de son contexte géographique. La ferme, toute proche de la rive, a été
construite sur un point relativement haut, évitée par le flux qui la contourne lors des crues.
Bâtie en 1790, bien avant le barrage de Serre-Ponçon, elle résiste! Des archives de 1848 la
décrivent comme faisant partie d’un ensemble de fermes sur des terres hautement fertiles
de la plaine. Un projet de ferme régionale rassemblant ces fermes pour nourrir « la
population de Marseille à Avignon », avait été projeté par Elzéar PIN.
On voit les « tresses » de la Durance, la plage de la Grande Bastide est un bras, séparé de
l’autre rive par une « ile-iscle ».
Françoise présente le livret réalisé avec le PNRLuberon pour les gites Panda-WWF qui ont
fait partie de l’activité de la ferme de 1998 à 2015. Ce livret décrit la ferme et son milieu, en
particulier la Durance.
Nous traversons d’abord les parcelles à céréales jusqu’au domaine public fluvial, géré par le
SMAVD (Syndicat Mixte d'Aménagement de la Vallée de la Durance).
Nous avons pu voir le blé et la luzerne de Benoit, le paysan boulanger, un des fermiers de la
Grande Bastide.
Le blé tendre barbu qui est en épis est un blé tendre (pour le pain), de variété population (
ou variété de pays ou de ferme = variété cultivée traditionnelle, hétérogène, constitué d'un
ensemble d'individus au génotypes variés, sélectionnés principalement par les agriculteurs
eux-mêmes, dans leurs champs).
La luzerne est malade,  du coup elle disparait sous les graminées .


Nous atteignons la grève, où les beaux galets variés venus des Alpes font la joie de petits et
grands, on les met dans sa poche…mais on apprend que le ramassage des galets est
règlementé. Pour ceux que cela intéresse…. L'article L2132-3 du code général de la propriété
des personnes publiques interdit la dégradation, le dépôt et l'extraction de pierres et de
galets dans le domaine public. Mais….sur quels critères d’autorisation fonctionnent les
nombreuses gravières en exploitation ?
Balade en Durance – La Grande Bastide – 19 mai 2019
Régulièrement EDF essarte le lit de la rivière pour éviter les amoncellements de débris
végétaux ; cet essartement a lieu environ tous les cinq ans, aux tractopelles, laissant un
paysage bouleversé.
Au bord des sentiers il y a une abondance d’hélichryses ou immortelles, ces fleurs jaunes qui
ne meurent pas et produisent une huile essentielle précieuse. L’espèce est protégée en
région PACA, la cueillette sauvage interdite.
Les valérianes rouges forment des taches de couleur vive– Centranthus ruber – Le
Centranthe rouge, appelé aussi Lilas d’Espagne, fait partie des plantes comestibles. Le thym
est en fleurs, et bien d’autres plantes encore !
Les oiseaux nous accompagnent guêpiers, hirondelles de rivage, martinets, mouettes,
cormorans, milans, hérons…
Nous longeons puis traversons la ripisylve, forêt de rive où les orchidées sauvages sont
nombreuses, aujourd’hui ce sont les orchis pyramidaux qui sont fleuries en abondance , les
genets sont en fleurs. Peupliers blancs, robiniers, saules, chênes, entourent parfois un
pommier venu s’implanter. Les sentiers ont été faits par des motos de cross, activité
interdite dans le domaine public fluvial.
Nous arrivons à l’ancienne décharge municipale de Villelaure, « réhabilitée » récemment par
recouvrement de terre imperméable. Elle était fermée depuis plus de 20 ans et la végétation
avait repoussé, ce réaménagement laisse un monticule de terre nue.
Après avoir été vers l’aval de la Grande Bastide, nous repartons vers l’amont. Cette fois ci
plus de grève, mais de la forêt et des chemins et digues au milieu des arbres, le courant est
plus vif car il y a des obstacles (seuils, petits « rapides »)
Les oiseaux chantent, on ne les reconnait pas à leurs chants, mais ils sont nombreux !
Nous traversons une oseraie sauvage. Nous sommes dans les iscles. Ce mot a plusieurs
sens : bancs de sable boisés, sur une ile ou au bord de la Durance. L’osier (saule souple
servant à faire des tressages) est une activité traditionnelle de la Durance, Cadenet était un
village de vanniers . A Cadenet se trouve le musée de la vannerie.
Les iris d’eau, jaunes, sont fleuris, les roseaux sont déjà hauts.
Nous allons jusqu’au seuil (petit barrage) dit « digue du fort ». Ce seuil va être « réhabilité »
( ?) à l’été 2019.
De la digue, nous rejoignons le canal de Janson, qui date du XVIIIème siècle. Nous le
longeons ; la vue est dégagée vers la plaine et le Luberon. Le long de la route qui va de
Pertuis à Villelaure, c’est le canal de Cadenet, qui traverse Villelaure.
Nous bifurquons vers « le coup perdu », le canal dédié à l’irrigation de la Grande Bastide,
appelé ainsi car certaines parcelles, trop hautes, ne peuvent être irriguées par ce canal qui
s’avère alors inutilisable. Pierre fait une démonstration d’ouverture de l’eau de la vanne.
Balade en Durance – La Grande Bastide – 19 mai 2019
Solange, notre fille maraichère aime cette technique ancestrale d’irrigation par gravitation,
l’arrosage gravitaire ; nous l’avons aussi aimée, même si son utilisation est un travail
important et délicat. Le groupe Durance envisage de travailler sur ce sujet.
Au retour au corps de ferme nous longeons une haie diversifiée qui a remplacé la haie de
cyprès monovariétale. Cette haie est issue d’un projet artistique Haie Utopique et Fondée,
de Marie Lansac. Au début de la reprise de la Grande Bastide avait été créée une association
nommée Zone Inondable afin d’accueillir des artistes à la ferme pour développer un concept
de ferme artistique. L’aventure s’est terminée en 2003 avec la plantation de la haie, elle
pourrait reprendre….
Lors de la balade nous avons ramassé les déchets sauvages, nous constatons que petit à
petit la situation s’améliore en bord de Durance.
Au retour nous échangeons autour du « groupe Durance » et partageons un bon piquenique.
Beaucoup de participants témoignent du fait que tout est fait pour que l’on se
détourne de la Durance, comme si elle était uniquement un danger, alors, comment
l’aimer…et la préserver !?
Françoise – 20 mai 2019