Le sol et l’eau, un couple : Connaître et gérer les sols pour préserver l’eau

 

Pour  nous qui veillons à la santé de la Durance, une attention à la gestion des sols est d’un grand intérêt.  L’article dont on donne ici un résumé permet tout à fait de s’en rendre compte.

« Le sol joue un rôle majeur dans le cycle de l’eau, assurant le partage entre infiltration et ruissellement avec des conséquences sur la qualité et le temps de transfert de l’eau. Le sol régule les transferts d’eau entre l’atmosphère, le sous-sol et la surface, et constitue un réservoir pour les écosystèmes terrestres. Intégrer l’état hydrique et les propriétés physiques des sols est important dans les modèles de gestion de l’eau et de prévision des phénomènes de sécheresse et d’inondation… Le sol joue alors un rôle essentiel, celui de régulateur des transferts entre eau atmosphérique, nappes d’eau souterraine et cours d’eau, et celui de réservoir d’eau pour les plantes et de milieu de vie pour les nombreux organismes vivants présents dans le sol…Le sol joue aussi un autre rôle vis-à-vis de l’eau, celui de régulateur de sa qualité chimique. »

L’article insiste sur l’importance d’une zone appelée « zone critique » :

« La zone où le « monde du minéral » rencontre le « monde du vivant » constitue un milieu où roches, sols, eau, air et organismes vivants interagissent et forment/sculptent la surface de la Terre. L’étude de cette zone d’interactions, appelée « zone critique », se focalise sur les processus de météorisation, la dynamique des sols, les interactions biogéomorphologiques, et leurs effets sur le cycle du carbone et les processus biogéochimiques associés…Les mécanismes aux interfaces entre les sols, l’eau et les microorganismes dans la zone critique restent encore mal compris et leur étude nécessite le développement de recherches pluridisciplinaires sur les cycles biogéochimiques. »

Cependant des modélisations ont été déjà faites et permettent de mesurer l’impact de différents paramètres, en particulier ceux dépendant des méthodes culturales dans la ressource en eau.

« L’impact du changement climatique sur la recharge en eau, en fonction des cultures et du sol, a été étudié dans le projet CLIMATOR [Brisson et Levrault (2010)] couplant des modèles climatiques et des modèles de cultures (STICS © Inra). Ce travail montre, à pluviométrie fixée, que la recharge en eau à la nappe diminue suivant la hiérarchie vigne, culture d’hiver, prairie, conifère, culture de printemps, cultures irriguées. Il montre aussi que la diminution des précipitations se reporte aux trois quarts sur une diminution de la recharge à la nappe, montrant bien le lien entre climat, sol, agriculture et ressource en eau. L’assemblage de données et modèles sur les usages des sols, les sols et les substrats géologiques, les nappes et les cours d’eau, et le climat, conduira à des services opérationnels pour une meilleure gestion quantitative des eaux. » Au moment où la disponibilité en eau est promise à une réduction importante, notamment pendant les périodes estivales d’étiage, on comprend l’importance de travailler collectivement à encourager des changements de comportement chez beaucoup d’acteurs de la mise en valeur agricole des sols encore trop indifférents à cette dimension de leur travail.

De manière significative les auteurs ne font pas entrer le paramètre de la méthode culturale utilisée en distinguant  les gains possibles dans une pratique d’agriculture biologique. Les remarques se veulent générales et seulement quantitatives scientifiques. Il n’en reste pas moins que des méthodes existent pour mesurer les avantages de certaines méthodes culturales du point de vue de l’hydrologie.

 Des informations et références sont données sur l’absorption et la transformation des nitrates et des certains pesticides dans les différents horizons du sol et dans les nappes profondes.

Notes reprises de l’article cité en référence par Pierre Paliard.

Nathalie Dörfliger, Chantal Gascuel-Odoux. Le sol et l’eau, un couple : Connaître et gérer les sols pour préserver l’eau. Géosciences, BRGM, 2014, pp.24-31. ffhal-01075155f